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Faire son ordinaire

Dans un sens ou parfois dans un autre

Je suis une amoureuse des petites choses du quotidien depuis toujours.

Par exemple, j’aime tout ce qui est l’ordinaire comme ma mère et d’autres de son époque pouvaient dire ’’ faire son ordinaire’’.

L’expression ”faire son ordinaire” veut dire tout simplement de faire toutes ces choses qui sont ordinaires dans une maison mais sans lesquelles notre maison perdrait de sa qualité et de son confort.

J’aime tout ce qui se fait dans une maison, par exemple j’aime beaucoup repasser le linge. C’est pour moi un temps de méditation où mon esprit se dépose sur le mouvement du fer à repasser. Mais je me rends compte que les choses à faire qui se font manuellement sont celles où je suis le plus à l’aise, je n’aime pas le bruit des machines.

J’aime étendre mon linge sur la corde à linge, dehors au grand air. J’aime plier le linge, je fais attention aux plis, parfois les draps sont pliés dans un sens et une autre fois je les plie dans l’autre sens, pour varier, pour ne pas toujours les plier de la même façon.

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Congerdesign-pixabay


Ce qui m’amène ici à vous parler des 5 visions sur notre vie quotidienne que Michael Puett, professeur d’histoire chinoise à l’université Harvard a mis en évidence chez les philosophes chinois. (Envie de vous partager ma lecture-découverte dans mon dernier Flow anglais.)

D’abord, le philosophe Confucius, 551-471 BC, nous dit qu’il est possible de briser nos patterns en changeant de petites choses dans notre vie de tous les jours. Nous sommes portés à réagir aux situations, aux autres et à nos émotions et celles des autres, pouvant créer des conflits. Souvent après coup, l’on pense qu’on aurait pu réagir autrement. Alors selon Confucius, nous pouvons briser ces patterns réactifs, en mettant dans notre quotidien des rituels, des habitudes de gentillesse, de politesse et d’attention aux autres qui seront pour nous alors, comme une sécurité. Par exemple, prendre l’habitude de dire bonjour à ses collègues de travail en dépit des conflits qu’il pourrait y exister. Ceci crée un espace où l’on n’est plus le jouet de nos émotions mais où l’on apprend à les gérer. Confucius nous dit qu’on peut, grâce à des rituels, devenir une personne différente, grandir et briser les patterns pour trouver de nouvelles manières d’être avec les autres.

La deuxième vision est celle de Mencius, 371-289 BC. Mencious nous dit que nous avons tendance à prendre pour acquis que le monde est prédictible et stable. Donc pour être heureux, il nous suffit de se connaître et de trouver la meilleure version de nous-mêmes. Ce qui suppose qu’on ne tient pas compte de l’imprévisible qui arrive toujours. Donc Mencious nous dit que nous devrions plutôt être comme des jardiniers ou des fermiers vivant dans un monde qui change constamment avec les saisons . Nous devons aborder la vie de la même façon. Un processus en constant changement où l’on est en relation avec le changement :  soit on y répond ou l’on change de direction.

Troisième vision, Laozi au 6 e siècle nous dit que le pouvoir n’est pas dans la force mais dans la faiblesse. Nous pensons que le pouvoir veut dire être fort,  puissant et imposer aux autres. Selon Laozi, c’est absolument le contraire. Si vous voulez faire un impact sur les autres c’est par la gentillesse et la vulnérabilité. En démontrant notre compréhension et en étant flexible, en essayant de toujours faire la bonne chose au bon temps, nous pouvons changer les situations. C’est la vraie force selon Laozi.

Quatrième vision, chaque chose est énergie. La peur et la colère nous draine beaucoup d’énergie et nous rend épuisé. Ces émotions nous vident de notre énergie. Selon les philosophes chinois, il y a une autre manière pour avoir de l’énergie. C’est en faisant les choses qui génèrent de l’énergie dans notre vie de tous les jours. Comment savoir ce qui nous procure cette énergie et bien c’est en se posant des questions sur ce que l’on fait.‘’ Comment je me sens quand je fais cette chose’’ voilà. C’est juste ça. Est-ce que je suis rempli et que j’ai envie de partager. Quand on fait ce qui nous nourrit l’on se sent vibrant, radieux, on a envie de partager avec les autres. Tous nos sens sont plus réceptifs, nous sommes plus présents. Le QI circule librement sans entrave. C’est en changeant notre énergie que nous changerons l’énergie du monde. Si nous sommes tous dans une énergie fluide et rayonnante, imaginez le monde alors.

La cinquième vision, nous devons entraîner notre spontanéité. Zhuangzi 369-286 BC. Ce que nous prenons pour de la spontanéité n’est que la réponse apprise qui suit nos habitudes et nos patterns. Pour Zhuangzi, c’est d’abord en apprenant le piano, qu’après nous pouvons être spontanés dans l’exécution de ce que nous ressentons. C’est en entraînant la spontanéité que nous devenons ouvert sur le monde, en se libérant de nos patterns par la pratique de petites choses différentes dans notre vie quotidienne, C’est quand on a maîtrisé les bases du piano qu’on peut jouer, quand nous embrassons la vie à cœur ouvert et que nous sommes ouverts au monde qui nous entoure, c’est là que nous pouvons être vraiment spontanés.


Depuis 2006, Michael Puett a enseigné un cours d’études de premier cycle à l’Université de Harvard sur la philosophie chinoise, examinant comment les textes chinois classiques sont pertinents aujourd’hui. Le cours est maintenant l’un des plus populaires de Harvard, le troisième seulement après « l’introduction à l’informatique » et «principes de l’économie.»  M. Puett et l’écrivaine Christine Gross-Loh ont distillé l’essence de son cours dans ” The Path: What Chinese Philosophers Can Teach Us About the Good Life ”  ,acheté par les éditeurs dans 25 pays, y compris la Chine.

Quand on change nos habitudes, l’énergie commence à recirculer—pas seulement en nous-mêmes mais aussi entre nos rencontres avec les autres.

Changer des habitudes n’est pas facile surtout en alimentation…mais lorsqu’on y parvient, une à la fois, l’énergie qui revient est absolument libératrice à tant de niveaux.

Alors j’ai envie de dire, «Let’s play, et Give it a trial » là où nous sommes engloutis dans des habitudes ou des patterns réactifs qui nous amènent toujours à la même place d’inconfort.

La Pleine conscience est devenue un phénomène ai-je lu dernièrement dans le journal La Presse. Et si l’imprévisible était dans la Pleine conscience qui remettra l’énergie en mouvement et les systèmes abusifs par terre.

L’avenir tout le monde l’envisage de façon catastrophique […] moi je pense que ça ne va pas se produire comme ça […] il va se produire une révolution de l’intérieur, une révolution du cœur. ” B. Vergely https://www.facebook.com/lessymboles/videos/1495429813866117/
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